4 Formey dit ne pas se rappeler ce que cétait que cette farce. Cest peut-être larticle sur les OEiwres de Manpertiiis que jai donné tome XXXIX, page 438 B.
Quel est le sens de lexpression le bout des choses? cent vingt-quatre vers falsifiés. Tout ce quon men a envoyé est de la plus grande platitude. Gare que ces sottes horreurs ne paraissent sous mon nom! ce manant de Fréron en fera un bel extrait. Je vous demande en grace, au moins, quon ne falsifie pas mon pauvre Orphelin. Je vous conjure quon le joue tel que je lai fait. Enfin, Pierre-Maurice Masson, grand partisan de la sainte ignorance et de la foi du charbonnier, croit que Beati pauperes spiritu veut dire : Bienheureux les pauvres desprit! Il est depuis longtemps établi que le véritable sens est : Bienheureux les pauvres en esprit, cest-à-dire ceux qui ont lesprit de pauvreté, ceux qui ne sont pas trop enfoncés dans la matière et trop attachés aux biens de ce monde. Il est possible que le mépris de la science, tel quil saffirmera chez beaucoup de saints et de pieux auteurs, notamment chez celui de l Imitation un des livres favoris de Jean-Jacques soit conforme au véritable esprit évangélique ; mais il nest pas expressément prêché dans le Sermon sur la montagne.. cest le plus grand éloge que je puisse faire de lui. Je vous embrasse mille fois. Rient la scène du monde, et qui arment puissamment les princes de lEurope pour de petits intérêts. Il ne reste que les grandes choses dans la mémoire des hommes; et joserai même vous dire que le règne de Louis XIV attirerait peu les regards de la postérité, sans la révolution qui sest faite, de son temps, dans lesprit humain. Il a résulté de son amour pour la gloire, de ses entreprises, de ses grandeurs, et de ses faiblesses, et de ses malheurs, mais surtout de cette foule dhommes éclatants en tout genre que la nature fit naître pour lui, un tout qui étonne limagination, et qui forme une époque mémorable. Si on pensait aussi hautement que vous; si bien des gens avaient la grandeur de votre caractère, on ajouterait encore une aile au bâtiment que la gloire a élevé dans le siècle de Louis XIV. Le 6 juillet, Freitag et Schmith, sans rendre aucune raison, consentent que le sieur de Voltaire soit élargi; et le magistrat alors lui ôte ses soldats, avec la permission de Schmith. Le 7 au matin, le nommé Dorn ose revenir chez la dame Denis et le sieur de Voltaire, feignant de rapporter une partie de largent que le sieur Schmith avait volé dans les poches du sieur de Voltaire et du sieur Colini; puis il va au conseil de la ville faire rapport, quil a vu passer te sieur de Voltaire avec un pistolet, et prendre ce prétexte, pour que Schmith et lui gardent largent. Deux notaires jurés, qui étaient présents, ont beau déposer sous serment que ce pistolet navait ni poudre, ni plomb, ni pierre, quon le portait pour le faire raccommoder en vain trois témoins déposent la même chose. Le sieur de Voltaire est forcé de sortir de Francfort avec sa nièce et le sieur Colini, tous trois volés et accablés de frais, obligés demprunter de largent pour continuer leur route. On a volé au sieur de Voltaire papiers, bagues un sac de carolins, un sac de louis dor, et jusquà une paire de ciseaux dor et de boucles de souliers.
Zadig ou la Destinée, histoire orientale 1752, Voltaire, éd. Flammarion, coll. Librio, 2004, chap. Le Brigand, p. 43 Astuce : vous utilisez une ancienne version de votre navigateur Internet IE 6.0. Si Linguee fonctionne trop lentement, installez une version plus récente dInternet Explorer ou de Firefox. Il y a dans le château tous les amusements imaginables.. ; les duchesses nexigent de leurs gens que de samuser ; le matin je vais causer ou lire avec labbé, ou M. De Foncemagne de lAcadémie, vieillard de beaucoup desprit ; ou bien, je vais courir à cheval avec Mme de La Rochefoucauld, son écuyer, son palefrenier et ses laquais, ou je reste chez moi. Quoiquil y ait plus de cent domestiques dans la maison et près de cent chevaux dans les écuries, le château est si grand que je suis dans un appartement aussi tranquille quon peut lêtre. Et décente édition dune prétendue Histoire universelle, mise si agréablement sous mon nom par un honnête libraire, a été reçue du clergé avec une extrême bonté et des marques dattention qui me pénètrent de joie et de reconnaissance. Dans une situation si charmante, jeune, brillant de santé, encouragé par la meilleure compagnie, vous croyez bien que je me fais un plaisir de travailler dans mes agréables moments de loisir à perfectionner une tragédie amoureuse, et que ce serait pour moi le comble des agréments de me commettre avec le discret et indulgent parterre, et avec les auteurs pleins de justice et dimpartialité. Je jouis de mes amis, de mes parents, de ma maison, de mes livres, de mon bien, de la faveur des rois; tout cela anime, et il faudrait être dun génie bien stérile pour ne pas cultiver les muses avec succès, au milieu de tant dencouragements. Pardon de cette longue ironie. Je vous parle très sérieusement, mon cher marquis, quand je vous dis combien je vous aime. Votre amitié, votre suffrage, pourraient mencourager; mais je sais trop ce qui manque à Zulinze. Elle est trop long-temps sur le même ton; cest un défaut capital. Il faut de luniformité dans la société, mais non pas au théâtre; et dailleurs quel temps! Adieu 2029. A M. DE ROQUES. Jaimais lauteur du livre de lEsprit. Cet homme valait mieux que tous ses ennemis ensemble ; mais je nai jamais approuvé ni les erreurs de son livre, ni les vérités triviales quil débite avec emphase. Jai pris son parti hautement, quand des hommes absurdes lont condamné pour ces vérités mêmes. LAmour dit: Ils sont deux, avec nous cest assez. Quand vous saurez, mon cher ange, toutes les persécutions cruelles que Maupertuis ma attirées, vous ne serez pas surpris que jaie été si long-temps sans vous écrire. Quand vous saurez que jai toujours été en route ou malade, et que jai compté venir bientôt vous embrasser, vous me pardonnerez encore davantage et, quand vous saurez le reste, vous plaindrez bien votre vieil ami. Je vous adresse ma lettre à Paris, sachant bien quun conseiller dhonneur nentre point dans la querelle des conseillers ordi1 Allusion à la Dumesnil qui aimait le vin Ci. Vous pouvez consulter les ainsi que les plus belles pensées attribuées à Voltaire.